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INTERVIEW : Djogbessi Collette, d’institutrice à Directrice d’école, la passion renforcée par l’amour et l’innocence des élèves

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Du 12 au 16 décembre 2022, les élèves des cours primaires du Togo sont en compositions du premier trimestre. Cela implique beaucoup de préparation, surtout des chefs d’établissement scolaire. C’est le cas de notre « Elle de la semaine », Akouavi Colette DJOGBESSI épouse ALODJI, directrice à l’École Primaire Publique de  Doumasséssé1 groupe A à Lomé. Institutrice depuis une vingtaine d’années, Madame Collette, comme l’appellent ses élèves et collègues tient la classe de Cp1 dans cette école publique mais aussi coordonne les activités scolaires. Entre préparation de fiches, craies et assiettes, elle a bien consacré quelques minutes pour partager son parcours à travers cette interview aux plus jeunes surtout, aspirant à l’enseignement. Bonne lecture !

 

 Comment avez-vous commencé votre carrière d’institutrice ?

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L’enseignement est une passion pour moi. J’étais étudiante en deuxième année de sociologie à l’université de Lomé quand j’avais pris la décision de  postuler au recrutement directe des instituteurs. A l’époque, comme dans le cas de beaucoup d’autres d’ailleurs, c’était une formation sur le tas. C’est-à-dire sans aucune formation préalable en la matière on vous recrute et on vous met en même temps en classe pour enseigner. Heureusement, ma directrice d’alors était une directrice chevronnée et elle m’a beaucoup aidé à avoir le minimum pour un débutant. C’est au cours des recyclages que nous nous formons davantage.

 

Quelle est la plus belle leçon que vous avez apprise durant votre parcours ?

La plus belle leçon que j’ai apprise, c’est l’humilité. Lorsque vous êtes humble, les gens vous estiment. Comme on le dit souvent, l’humilité précède la gloire.

Quel a été le plus dur pour vous dans vos débuts dans l’enseignement ?

Comme tout autre métier, le début d’une carrière n’est toujours pas rose. On y rencontre des difficultés ici et là mais la persévérance et la volonté de réussir font qu’on y arrive. Pour mon cas et plus particulièrement dans ce métier d’instituteur, le plus dur est la confection des fiches. J’ai au minimum vingt-huit fiches à confectionner par semaine. La présentation des fiches à ma directrice se fait la veille de chaque début de semaine. Cela veut dire que déjà dimanche toutes les fiches doivent être faites et remises à la directrice avant lundi. C’était une tâche pénible. Je passe des nuits entières à être à table et à confectionner mes fiches. Même les midis, je faisais pareil pour être à jour le dimanche. Heureusement que j’étais célibataire à l’époque et je n’ai pas à m’occuper d’un homme sinon ce serait plus difficile et compliqué pour moi.

 Quelle histoire vous a le plus touché avec les enfants ?

Toutes les fois que je suis avec les élèves, je suis contente et j’oublie un tant soit peu tous mes problèmes et soucis de la vie quotidienne. Les enfants m’égaient avec leurs comportements innocent et amusant.       Il faut que je précise qu’au début de ma carrière, je tenais la classe du CP2 et les enfants ont majoritairement l’âge compris entre 6 et 7ans. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’était un jour, j’avais un mal de tête et j’avais mis ma tête sur la table de mon bureau. J’avais occupé mes élevés avec un exercice, mais à leurs âges, quand vous donnez l’exercice vous devez être à côté d’eux pour les surveiller. Mais comme mon état de santé ne me le permettait pas, j’ai failli à cette surveillance et comme vous pouvez le deviner, il y a du bruit dans la classe. Un élève s’était levé et disait à ses camarades : je cite « vous ne savez pas que madame est malade et vous faites du bruit comme ça ? ». Aussitôt, un calme inhabituel est revenu dans la classe. C’est en ce moment que j’ai compris que mes élèves se soucient de moi et ne voulaient pas aggraver mon état de santé. Après cela, mon amour pour eux devenait plus intense et très maternel d’ailleurs.

 Quelles sont les relations avec vos collègues, surtout masculins ?

 

J’entretiens une très bonne relation avec tous les enseignants de mon école y compris les hommes. Il n’y pas de différence .Nous sommes tous les enseignants hommes ou femmes, les relations de travail sont les mêmes.

  Aujourd’hui,vous êtes directrice d’école, quelles sont vos responsabilités ?

La tâche n’est pas du tout facile. Non seulement je suis directrice mais en même temps je suis titulaire de classe. Cela veut dire que je dois assurer les tâches liées à mon titre de directrice et au même moment enseigner mes élèves. En tant que directrice, j’ai des attributions pédagogiques ; administratives et je dois jouer un rôle social. Cela suppose que je dois avoir une disponibilité permanente et des qualités remarquables.

Parlant de la pédagogie, je procède au recrutement de nouveaux élèves ; à la répartition des maîtres dans les classes. Je visite les maîtres dans leur classe, je vérifie leur méthode d’enseignement et contrôle leurs documents de travail. Je contrôle également l’exécution des programmes et les résultats obtenus. Je vise au préalable leurs préparations c’est-à-dire leurs fiches.

Parlant de l’attribution administrative, j’assure la liaison entre mon école et la hiérarchie en répondant à tous les courriers. Je veille à l’observation du règlement intérieur, je contrôle les activités des élèves et du personnel enseignant placés sous mon autorité. J’entretiens de fréquents rapports avec la hiérarchie pour lui rendre compte de tout fait important de la vie scolaire de mon école.

Parlant de mon rôle social, je veille à la bonne entente entre les adjoints eux mêmes et entre les adjoints et moi. Je veille également que notre relation à l’école et la communauté de notre école soit bonne car l’école appartient après tout à la communauté.

 Que faites-vous après l’école ?

Après l’école, je m’occupe de ma famille. Mais cela ne m’empêche pas d’amener quelque fois à la maison, certaines tâches du service pour les terminer. Des rapports, des statistiques, des cahiers des enfants etc…

 

Un message de motivation pour les plus jeunes?

« Aimez ce que vous faites et faites le bien. Vous serez obligatoirement une personne épanouie comme je le suis »

 

 

 

Propos recueillis par Eugenie GADEDJISSO TOSSOU

 

VIOLENCE
  1. Nath dit

    Un métier très noble et une dame honorable. Je salue l’engagement et la passion de tous les enseignants. Votre rôle dans notre éducation est grandiose. Merci à vous

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