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INTERVIEW : N’ZONOU Odette, de Procureure à Juge d’Instruction, engagée à faire connaître les droits et devoirs

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Sa voix est bien connue des populations de la préfecture de l’Avé. Donga Odette N’ZONOU, Procureure de la République près du tribunal de Première Instance de Troisième Classe de Kévé de décembre 2016 à octobre 2022 a marqué son passage dans cette localité à travers son émission en langue locale « Droits et devoirs » sur la radio Maranatha. Elle casse les codes en quittant son bureau de temps à autre pour se rendre auprès des populations avec comme objectif, les sensibiliser sur leurs droits et devoirs. Aujourd’hui, Juge d’Instruction au Tribunal de Grande Instance de Lomé son engagement ne faiblit pas pour autant. Découvrons ensemble la nouvelle juge dans son quotidien et son engagement à travers cette interview exclusive qu’elle a bien voulu accorder à AfrikElles. Bonne lecture !

 

Qui est Madame le Procureur N’ZONOU?

 

TOGOCOM – FORFAIT FIN ARTICLE

Merci à vous pour l’opportunité. Je suis N’ZONOU Donga Odette mariée et mère de deux charmantes filles. Je suis Magistrate de formation. J’ai intégré l’École Nationale d’Administration après ma maîtrise en 2006. Ma formation a duré deux (2) ans, je suis sortie en 2008. D’abord, après la prestation de serment, nous avons été nommés le 18 décembre 2008, juge stagiaire au tribunal de première instance de première Classe de Lomé. De 2009 à 2012, je suis restée toujours à Lomé en tant que juge correctionnelle puis affectée sur Notsè en Septembre 2012 au tribunal de première instance de troisième classe où je suis restée pendant 2 ans. J’ai été nommée Procureure de la République près le Tribunal de Première Instance de Troisième Classe de Sotouboua en Septembre 2014, puis en Décembre 2016, j’ai été à nouveau nommée Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Troisième Classe de Kévé jusqu’au 17 octobre 2022 date à laquelle il y a eu une nouvelle nomination, cette fois-ci en tant que Juge d’Instruction au Tribunal de Grande Instance de Lomé. C’est l’occasion pour moi de témoigner ma gratitude à mes supérieurs hiérarchiques qui ont trouvé en moi la carrure et la compétence nécessaires pour pouvoir assumer ces charges et n’ont pas hésité à me faire confiance.

 

 

Quel est votre quotidien en tant que procureure de la République ?

Le quotidien d’un procureur de la République n’est pas du tout facile. Il y a d’abord les audiences de conciliation qui consistent à recevoir les justiciables pour essayer de trouver un terrain d’entente entre eux, il y a des comptes rendus que le procureur reçoit des Officiers de Police Judiciaire et donne les instructions pour la procédure à suivre et des plaintes verbales ou écrites en vue de décider de l’émission d’un soit transmis , ou d’une convocation ou des conseils lorsqu’il s’avère nécessaire et enfin, en cas de procédure d’arrestation les prévenus sont conduits devant lui pour être déposés au cas où les faits qu’on leur reproche sont constitués et qu’il n’y a pas eu de règlement à l’amiable ou le cas contraire être libérés.

Dans le premier cas, lorsque le prévenu est déposé, le dossier de la procédure peut être enrôlé pour une procédure de flagrant délit ou lorsque les faits paraissent complexes ou en cas de crime ,une information est ouverte et le dossier est confié au juge d’instruction.

 

Vous est-il arrivé de vous sentir discriminée ou offensée dans l’exercice de votre fonction à cause de votre genre?

En tant que Procureure de la République, je ne me suis jamais sentie discriminée ou offensée dans l’exercice de mes fonctions . Au contraire, les gens me vouent de l’admiration surtout en sachant que j’ai été pendant plus de 5 ans la seule femme Procureur de la République au Togo, plus précisément de décembre 2016 à octobre 2022.

 

Vous êtes très active auprès des populations sur le terrain dans la préfecture de l’Avé, que faites- vous concrètement et qu’est-ce qui justifie cet engagement ?

 

En 2017, quand je suis arrivée au Tribunal de Kévé en tant que Procureure de la République, j’ai constaté que la plupart des affaires qui me venaient avaient trait au litige foncier et peu de gens savaient comment s’y prendre. C’est ainsi qu’en plus d’avoir initié une émission radiophonique intitulée “Droits et devoirs du citoyen ” animée en vernaculaire sur une radio communautaire, j’ai organisé une tournée de sensibilisation en vue de parcourir les 8 cantons de l’Avé et de sensibiliser les populations pendant 3 mois. Cela a porté des fruits. Il est de plus en plus courant dans ces localités de voir des citoyens saisir la police, la gendarmerie ou la justice selon les besoins puisqu’ils connaissent mieux leurs droits. C’était ça la finalité de nos actions de sensibilisations.

 

Les grossesses précoces et non désirées chez les jeunes filles constituent l’ une de vos luttes, que faire pour réduire le taux ?

 

Pour préserver les jeunes filles des grossesses précoces et non désirées, il faut avant tout sensibiliser nos filles dès l’adolescence sur le fait qu’elles sont vulnérables et exposées et qu’elles ne doivent pas faire confiance aux hommes qui s’intéressent à elles sur le plan sexuel, même si ceux-ci font partie de leurs familles. Elles doivent informer leurs parents de tout débordement venant de ces derniers.

Ensuite, il faudrait réduire ou s’il le faut interdire ou bannir les mariages des jeunes filles de moins de 18 ans, interdire les mariages forcés.

Il faudrait aussi susciter la réduction du nombre de grossesses avant l’âge de 20 ans.

Enfin, il faudrait augmenter l’utilisation de la contraception chez les adolescentes qui risquent de tomber enceintes sans le vouloir.

 

Merci à vous et toutes nos félicitations et pleins succès à votre nouveau poste!

Merci beaucoup à vous!

 

 

 

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